Parcours de vie Nathan Habegger

Nathan Bernard est né le 9 décembre 1951 à Chicago. Ses parents sont David L. et LaVeta I. Habegger. Il est le deuxième enfant d’une famille de 5 enfants. La famille vit dans le quartier du séminaire biblique mennonite. Son père y réalise son master en théologie. En 1952, la famille déménage à Carlock, un petit village en Illinois, où David devient le pasteur de l’église mennonite du village. Elle y demeure jusqu’en 1954. La maison a un grand jardin dans lequel la famille garde quelques poules aors que Nathan se plaît à jouer au bac à sable. En 1955, la famille retourne à Chicago où David travaille en tant que coordinateur I-W pour le comité central mennonite (un service alternatif au service militaire). En 1956, la famille déménage à Allentown en Pennsylvanie où David devient pasteur de l’église mennonite (First Mennonite Church). Elle y reste jusqu’en 1962. Nathan fréquente l’école primaire Franklin. Dans son temps libre, il commence des cours de natation et joue avec son frère Chris et sa sœur Rachel, entre autres, à des jeux de société comme le monopoly ou le risk.

En 1962, la famille déménage à Upland en Californie, à nouveau pour suivre David qui devient pasteur à l’église mennonite (First Mennonite Church). Nathan y termine l’école primaire et poursuit sa scolarité jusqu’aux premières années de lycée (Upland High School). Avec son frère Chris, Nathan distribue en vélo les journaux locaux aux abonnés qui vivent dans son quartier, une manière de gagner de l’argent de poche bienvenue. Durant ces années, Nathan joue au Baseball, la plupart du temps au poste de troisième base.

En 1967, dernier déménagement de la famille à Elkhart en Indiana où David devient pasteur à l’église mennonite de Hively Avenue. Nathan, adolescent, s’engage dans des mouvements politiques. Il va notamment participer en hiver 1967-68 à une marche avec Dr. Martin Luther King Jr. à la suite de laquelle il apparaît dans le Time magazine. En mai 1968, Bobby Kennedy faisait campagne pour la présidence en Indiana et Nathan a été photographié lors d’un rassemblement, photo qui fera la une du Newsweek magazine du 20 Mai 1968. En août 1968, Nathan est allé à Chicago pour protester contre la guerre du Viêt-Nam.

Nathan est compétitif aux jeux mais également ambitieux scolairement. Il sait qu’il veut faire des études et peut-être même un doctorat. Il participe régulièrement à des concours de mathématiques et est également sélectionné pour participer à un camp d’élites d’étudiants en mathématiques (niveau lycée). Nathan obtient son diplôme au lycée d’Elkhart (Elkhart High School) en 1969 et commence l’université à Bluffton (Bluffton College). Il participe à différentes activités : course à pied, chorale, groupe de musique mennonite.

En 1971, Nathan décide de faire une pause et de voyager, entre autres, parce qu’il ne souhaite pas s’inscrire au service militaire (obligatoire) au risque d’être enrôlé dans la guerre du Viêt-Nam. Il se rend tout d’abord en Suisse, lieu d’origine de sa famille américaine, auprès de contacts conservés par le biais de son père David. C’est ainsi qu’il arrive à Tramelan où il trouve des activités auprès de la communauté mennonite du Sonnenberg. Lors d’un camp de ski mennonite, il rencontre Anne-Catherine Bischoff, sa future femme.

Après cette rencontre, Nathan poursuit son désir de voyages dans différents pays du Moyen-Orient, Iran, Afghanistan (en partie à dos de cheval), Pakistan, Inde. Il réussit à revenir en Europe grâce à un vol spécial d’une ONG qui amenait des vivres en Inde. Nathan obtient son diplôme universitaire en 1973 et est accepté pour effectuer un Master en mathématiques à l’Université d’Indiana. Il emménage avec son frère Chris. Il retourne en Europe pour retrouver et convaincre Anne-Catherine de le suivre aux États-Unis. Ils se marient le 15 juin 1974 à Elkhart, Indiana. Nathan et Anne-Catherine restent aux États-Unis pendant qu’il termine son Master en mathématiques. Ils déménagent ensuite à Genève en Suisse, car Nathan a reçu une bourse Fulbright pour commencer son doctorat. Il accomplit son Doctorat en mathématiques, qui porte sur la topologie, en 1981. Pendant cette période, Nathan et Anne-Catherine ont leurs deux premiers enfants : Benjamin (1977) et Jérémy (1979).

La suite du parcours de Nathan, qui se concentre sur sa carrière universitaire, suit ses opportunités professionnelles impliquant de nombreux déménagements. En 1983, la famille quitte Genève pour le Connecticut aux États-Unis, où Nathan obtient un poste de professeur assistant à la prestigieuse université de Yale. En 1984, lors d’un bref passage en Suisse, un troisième garçon, Samuel, né à Bienne, rejoint la famille. Entre 1985 et 1987, la famille s’installe en Californie pour un poste temporaire à l’Université de San Diego. Retour en Suisse pour la naissance de leur 4e enfant et première fille, Saralina, à la fin de l’année 1987 jusqu’à mi-1988. La famille repart pour les États-Unis où Nathan obtient un poste de Professeur en Mathématiques à l’université de Georgie à Athens. Une cinquième enfant rejoint la famille, Rachelle (1989). Pensant s’installer là, ils achètent une maison. Cependant, après toutes ses années de changement, la famille fait un dernier départ, cette fois-ci vers la France, où Nathan obtient un poste à l’Université de Nantes. Le petit dernier, Timothée, y naît en 1991. La famille s’installe pour 10 ans à Saint-Philbert de Grand-Lieu. Durant ces années, Nathan consacre sa vie à la recherche en topologie (sur la théorie des nœuds), suit plusieurs doctorants, participe à plusieurs conférences dans de nombreux pays. Il se rend jusqu’en Nouvelle-Zélande avec son 3e garçon pour participer à une conférence organisée par son célèbre collègue et ancien camarade de doctorat à Genève, Vaughan Jones, qui a reçu la médaille Fields à Kyoto en 1990. Dans son temps libre, il pratique beaucoup de tennis en participant à de nombreuses compétitions, continue d’apprécier les jeux de société (échecs, risk, etc.) et la musique (chorale, guitare). Il organise pour ses enfants des sorties camping, à la plage, tennis en été et ski en hiver, lors de vacances en Suisse chez sa belle-famille.

En l’an 2000, après plus de 25 ans d’une relation marquée par de nombreux hauts et bas lié à un trouble psychologique encore non identifié à cette époque, Anne-Catherine et Nathan se séparent. Une nouvelle dynamique familiale s’installe. Les trois derniers enfants d’Anne-Catherine et Nathan déménagent à Tramelan en Suisse (où vit la famille d’Anne-Catherine) alors que les trois aînés restent en France. Nathan s’occupe particulièrement de Samuel, alors âgé de 16 ans, les aînés étant déjà indépendants. Les trois plus jeunes enfants passent presque l’ensemble de leurs vacances scolaires avec leur père. Peu de temps après, Nathan rencontre Fabienne Onillon et ses deux filles Claire et Lison avec lesquelles il vit à Nantes.

En 2004, suite à une série de comportements jugés inquiétants par ses fils, Nathan est interné dans un hôpital psychiatrique. Nathan vit des situations récurrentes depuis plusieurs années qui ont probablement causé la rupture avec sa femme et amené passablement de tensions dans sa famille. En effet, il est constaté que Nathan passe par des phases durant lesquels, il a une très grande énergie et commence à entreprendre de vastes projets, dort peu, a une hyperactivité sportive, adopte des comportements « hors normes » parfois risqués, s’engage dans des actions financières douteuses et devient extrêmement difficile à vivre pour son entourage. Au contraire, à d’autres périodes, Nathan s’enferme dans une routine lente et inactive, focalisé sur un exercice tout au long de ses journées (un jeu comme le Backgammon, des calculs, etc.). Jusqu’alors aucun diagnostique n’avait été posé sur ces changements drastiques de comportements et c’est la première fois que le « trouble bipolaire » est nommé.

Suite à cette courte hospitalisation, Nathan retourne à ses activités et continue sa relation avec Fabienne. Ils s’installent à Carheil où Nathan a acheté une maison. La relation avec Fabienne se termine abruptement en 2007, lorsque Nathan, qui traverse une nouvelle phase de manie, est difficilement raisonnable, lors d’une visite chez son fils Benjamin devenu récemment papa de jumeaux Margot et Alex. Lors de ce périple, il décide de rejoindre la Suisse pour retrouver Nicole Moser, une vieille connaissance nounou de ses ainés lorsqu’il vivait à Genève.Il noue avec elle une relation pendant 4 ans, empreinte de folles aventures mais également d’une période de depression à la suite du décès de sa mère LaVeta en 2008. En 2011, Nathan et Nicole se séparent également suite à une nouvelle phase de manie. Ces hauts et bas récurrents affectent ses relations proches et sont la cause d’un éloignement progressif de ses enfants devenus adultes, qui vivent désormais tous loin de Nantes, et de plusieurs amis. Lors de sa dernière phase de manie, c’est malheureusement dans le cadre de son travail à l’Université de Nantes que la situation s’envenime poussant son employeur à mettre Nathan en arrêt de travail prolongé jusqu’à sa retraite. Nathan est à nouveau interné en hôpital psychiatrique. Il en ressort relativement abattu et se réfugie auprès de Jessica Joguet, rencontrée avant son hospitalisation, avec laquelle il vit ses dernières 5 années de vie, reclus.

Il ne garde des contacts qu’avec ses enfants et ses frères et sœurs, par téléphone ou au gré de leur possibilité de visites à Nantes. Il est également invité chaque année à rejoindre ses enfants à Noël (qu’il passe en 2015 à Bilbao, en 2016 à Annecy et en 2018 en Suisse). Grâce à ces retrouvailles, il rencontre ses nombreux petits enfants nés durant ces années : Naira (2014), Naima (2014), Meryl (2015), Léon (2016), Tomàs (2016), Arthur (2017), Alba (2018) et Elai (2018). Durant cette dernière période de vie, il aime jouer et suivre des parties de Go en ligne. La santé de Nathan se dégrade, il souffre notamment d’arthrose et refuse de plus en plus les sorties et de se mouvoir. Il meurt subitement le 10 octobre 2020 dès suite d’une rupture d’anévrisme.

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